« Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »
Cette bonne nouvelle n’a rien perdu de sa force ni de son actualité. Elle est pour nous aujourd’hui, car l’aujourd’hui de Dieu est éternel.
Il y a une magie de Noël, une magie que les enfants reconnaissent immédiatement, comme une lumière qui éclaire la nuit profonde. Mais qu’y-a-t-il de magique ? Quelle est cette magie qui enchante petits et grands ? D’où vient-elle ? Qu’elle est son origine ? sa source ? Peut-elle disparaître ?
Cette magie a à voir avec l’enfant. C’est la magie des commencements. Quand commence quelque chose il y a la nouveauté, la découverte, l’émerveillement. A Noël tout concourt à la joie : c’est la bonne nouvelle d’une naissance et pas seulement une naissance, car cette naissance elle est pour nous. Habituellement l’enfant naît pour lui-même, il ne naît pas pour un autre. L’enfant n’est pas une propriété ou un faire-valoir, ni un droit. Mais cet enfant qui naît à Noël naît pour nous, pour se donner à nous. Il est une promesse. Tout enfant est une promesse mais là il s’agit d’une promesse divine.
Il y a dans la naissance de Jésus une espérance ; elle est déjà une bonne nouvelle et elle sera une grande joie pour tout le Peuple. On espère ce qu’on n’a pas encore (les cadeaux…). L’espérance nous donne à l’avance ce que nous attendons, elle oriente notre désir, elle nous permet de franchir les obstacles.
Dans une course d’obstacle on ne regarde pas l’obstacle à franchir, on regarde au-delà de lui, car si on avait les yeux fixés sur l’obstacle on buterait contre lui. Il en va ainsi dans la vie. Jésus nous donne de regarder au-delà.
Jésus nous est donné dès le premier instant de sa venue sur la terre et Il deviendra la source du salut pour les hommes. N’oublions jamais que Jésus vient comme Sauveur.
Nous ne sommes pas sans espérance parce que nous ne sommes pas sans Dieu. L’espérance a pris un visage, elle s’est faite petit enfant. Dieu a pris un visage en Jésus ; Jésus est le visage de Dieu.
Notre espérance a un fondement solide, elle repose sur la certitude que nous sommes aimés, attendus, désirés. « L’enfant est un amour manifesté. » Cela n’a jamais été aussi vrai que dans cet enfant de Bethléem, que dans cet enfant né à Noël. Dieu a tellement aimé les hommes qu’Il a donné son Fils unique. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. C’est par amour que Dieu se fait homme ; c’est pour nous manifester jusqu’au bout combien Il nous aime. Notre espérance repose sur la certitude de cet amour, un amour éternel, pour l’éternité.
Il est bon de donner la vie, de la transmettre. Dieu donne sa vie par amour pour nous. Jésus nous montre à Noël que nous ne devons jamais désespérer : le froid, la nuit la pauvreté dans lesquels il est venu au monde n’ont pas eu raison de son amour pour nous. Il a franchi tous les obstacles et il nous permet de les franchir à notre tour.
Saint Paul interroge : qui nous séparera de l’amour qui est dans le Christ Jésus ? et il répond : Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Notre espérance n’est pas quelque chose de lointain : les Cieux sont proche parce que Dieu s’est fait proche, parce que Dieu est proche. Nous L’oublions parfois mais Lui ne nous oublie pas, Il nous tend les bras. Il nous tend les bras pour que nous L’accueillions maintenant dans sa petitesse, Il nous tend les bras pour nous accueillir dans son immensité.
Abbé Pierre PEYRET