Avent : image d’un arc dont la corde est tendue pour que nous arrivions à la joie de Noël.
La corde tendue est comme une veille, on vise la cible, on veut l’atteindre. Il s’agit d’être réveillé, veiller, faire attention : les yeux ouverts, l’attention du cœur, l’attention de celui qui aime.
Qu’est-ce qui tendra la corde de notre arc ? Qu’est-ce qui manifestera que nous sommes prêts à accueillir le Seigneur qui vient ? Car ce n’est pas pour Lui qu’il vient, c’est pour nous, pour chacun de nous… et c’est nous qui L’accueillons dans notre vie.
Toute notre vie se résume jour après jour, un jour après l’autre, qui se ressemblent ou ne se ressemblent pas mais toujours avec le Seigneur qui veut nous accompagner. Chaque jour est une manifestation de notre amour de Dieu, chaque jour nous l’accueillons, nous lui faisons une place, nous nous laissons aimer, sauver par Lui.
L’Avent est le temps du salut, le temps pour accueillir le Sauveur dans notre vie. Veiller, c’est nous tenir prêts, laisser Dieu entrer dans notre vie, accomplir notre petit devoir, celui d’homme, de chrétien, disciple de Jésus. Veiller, c’est surtout aimer. Celui qui aime accomplit les commandements et attend le Christ avec ardeur et impatience.
Cette vie est un chemin qui mène à la rencontre du Seigneur, avec Lui. Ce n’est pas une rencontre pour demain, après notre mort, c’est une rencontre à vivre aujourd’hui. « Aujourd’hui s’accomplit » la Bonne Nouvelle, « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison. » A nous de vivre cette rencontre.
Les premiers chrétiens répétaient souvent cette prière flèche : « Viens Seigneur Jésus. » Nous aussi lançons des flèches vers Jésus. Accueillons le pour ce qu’il est. Ses noms nous le disent. La manière dont nous l’appelons le dit pour nous et pour les autres… Quel est le meilleur nom de Jésus ? Comment L’appelons-nous habituellement ? Comment nous adressons-nous à Lui le long de chaque journée ?
Christ, Sauveur, Seigneur, Dieu fait homme…
Comment nous adressons nous à Lui chaque jour ? Est ce qu’il habite notre cœur et trouve du temps dans notre journée ? A-t-il par où entrer dans notre vie ?
La manière dont nous l’appelons et le temps que nous Lui donnons disent la place que nous Lui donnons et ce que nous attendons de Lui. Ce qu’il peut nous donner ce que nous sommes prêts à recevoir à accueillir de Lui dans notre vie.
Veiller signifie donc chercher toujours le Christ, mieux le connaître. St Jean de la Croix dit que Jésus est « comme une mine riche d’immenses veines de trésors que l’on aura beau creuser, mais que l’on épuisera jamais ; au contraire on découvrira dans chaque cavité de nouvelles veines de richesses. »
Nous en pouvons pas toujours tirer sur la corde de l’arc mais deux fois dans l’année si. Le temps de l’Avent nous y invite. Un temps qui passe vite… un peu comme la vie parfois.
Veiller c’est rencontrer de nouveau Jésus et vivre la foi et la charité à partir de Lui, en poser les actes. Ainsi nous trouvons la force, la source pour notre vie de chaque jour, pour accomplir nos devoirs familiaux, sociaux, professionnels…
Pour vivre détachés des biens terrestres, ne donner qu’une importance relative à ce qui passe, qui n’est pas fait pour durer toujours…
L’Avent nous apprend la maîtrise que donne l’espérance de la vie éternelle.
Faisons nôtre ce que disait Jean-Paul II :
« Quel moment plus décisif dans la vie d’un jeune que le jour où il acquiert la certitude que Jésus est le seul ami qui ne le décevra jamais, le seul sur lequel il pourra toujours compter ? »
Abbé Pierre PEYRET