Il les envoya deux par deux. Jésus a pris le temps de former ses apôtres, Il s’est fait connaître d’eux, Il leur a appris le catéchisme, l’enseignement de base, et les voilà prêts à partir en mission. Il faut toujours relever le défi de la formation avant de relever celui de la mission.
Chaque dimanche nous forme un peu plus. Chaque fois que nous ouvrons notre Bible aussi, que nous écoutons ou lisons un bon enseignement.
Les Apôtres sont donc envoyés pour la première fois : il s’agit alors d’ouvrir des chemins… ce sont des pionniers ! Parfois il faut faire comme le petit canard : se jeter à l’eau ! Passer outre les peurs, le respect humain, les fausses raisons qui empêchent de parler de Jésus et de son Evangile.
Remarquons qu’ils ne partent pas seul mais deux par deux : c’est le sens de l’Eglise. Je ne suis pas l’Eglise à moi tout seul, personne n’est l’Eglise à lui tout seul ; pour représenter l’Eglise il faut au moins être deux, et deux unis à Jésus, fidèles à son enseignement, fidèles à toutes et chacune de ses paroles, fidèles à ses intentions. Jésus n’est pas venu fonder un club, une association privée, une O.N.G.
12 hommes, cela peut paraitre peu ! Le nombre est petit, les moyens sont faibles mais il y a l’assurance d’agir au nom du Christ, avec sa présence et son pouvoir. Jésus nous demande de mettre notre confiance en Lui, en la force de l’Evangile, salut pour ceux qui croient. Les œuvres de Dieu ne s’arrêtent pas par manque de moyen mais par manque d’esprit. Si l’Esprit ne nous anime pas, il n’y aura pas de mission. Le bon Esprit de la maison, l’Eglise, est le moteur de la mission.
La mission est un signe de la vitalité des chrétiens, un débordement de leur vie avec le Christ Jésus.
Nous pouvons nous appliquer les paroles de Saint Paul aux chrétiens d’Ephèse, ou nous devons faire en sorte qu’elles puissent nous être appliquées : En Lui Il nous a choisis… pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard.
Nous ne sommes pas apôtres mais Dieu nous a choisis dans notre baptême puis dans le sacrement de la confirmation, et Il nous envoie. Il nous envoie pour L’annoncer, Le rendre présent, Le dire au monde. Nous avons aussi reçu le bon Esprit. Nous ne pouvons pas nous taire, nous ne pouvons pas taire Jésus et l’Evangile.
Nous devons porter Dieu au monde et porter le monde à Dieu. Ils partirent et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
Le roi Midas, qui changeait en or tout ce qu’il touchait, c’est une légende. Les chrétiens qui convertissent le monde, ce n’est pas une légende, non ! Il s’agit d’ordonner chrétiennement les réalités terrestres. Notre manière de vivre chaque jour, nos relations avec les autres, les messages que nous envoyons, notre travail, nos jeux, permettent à Dieu d’être présent aux hommes et permettent aux hommes de se rapprocher de Dieu.
Le chrétien transforme tout en offrande à Dieu.
Si tu ne convertis rien ni personne, je ne m’interroge pas sur la fécondité de l’Evangile. Je sais que l’Evangile est fécond, qu’il transforme la vie, qu’il est sel et lumière.
Le sel est un exhausseur de goût, il fait ressortir le goût des aliments. Le chrétien, parce qu’il vit l’Evangile, fait ressortir ce qu’il y a de meilleur en l’homme. Le chrétien parce qu’il vit, parce qu’il s’entraîne à vivre l’unité de l’Eglise, il les envoya deux par deux, introduit le règne de paix et de justice de Dieu dans le monde.
Le sel est un exhausseur de goût : il voit le bon côté des choses. Nous aussi nous devons apprendre à nous mettre du côté de Dieu, apprendre à voir du bon côté des choses, à voir du côté de Dieu. Ruskin : « Vous pouvez, à votre choix, voir dans une flaque d’eau soit la boue gisant au fond, soit l’image du ciel qui est au-dessus. » Dieu vient dans le monde y porter le salut, la joie, la bonne nouvelle de sa présence amoureuse.
La conversion que le chrétien annonce dans sa vie et par sa vie consiste à faire entrer l’Evangile dans la vie, tout l’Evangile dans toute notre vie.
La messe qui est une visite de Dieu se conclut par un envoi, une mission : « Allez dans la paix du Christ ! »