Espérance en famille.

Ce n’est pas facile d’être parents… Même dans une famille de saints avec un enfant parfait. Pour sainte Marie et saint Joseph comme pour tous parents il a fallu apprendre, et sûrement apprendre encore davantage avec comme enfant le Fils de Dieu fait homme. On ne naît pas parent on le devient. On le devient avec l’expérience, avec les évènements de la vie, souvent imprévus.


Les enfants, vos parents tiennent à vous. Ils tiennent tellement à vous qu’ils se font du souci et souffrent aussi pour vous : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » La sainte famille de Jésus Marie et Joseph a connu des épreuves, des angoisses et des incertitudes. Elles ont commencé dès la naissance de Jésus : dans l’indifférence des habitants de Bethléem, la pauvreté de la crèche, la menace du roi Hérode et la nécessité de fuir dans un pays étranger.


Dans l’épisode de Jésus perdu et retrouvé au Temple, Jésus est déjà plus grand mais il n’est pas encore adulte. Il faut être patient pour grandir et pouvoir prendre toute sa vie en main. Aucun enfant ni aucun parent ne peut vivre comme s’il ne dépendait de personne. Dans une famille tout le monde est lié. Lié mais pas prisonnier. Marie et Joseph faisaient confiance à Jésus, ils n’étaient pas sur son dos à tout contrôler, l’épisode nous le montre.
Nous ne savons pas s’il y avait eu des consignes données : une heure de départ, un lieu de rendez-vous… Nous pouvons voir dans la réponse de Jésus (« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? ») l’affirmation d’une évidence ; Il a une identité divine, une mission à accomplir qui vient de Dieu le Père. Dans la sainte famille il y a beaucoup d’amour. Jésus respecte ceux qui Lui sont donnés pour mère et pour père sur la terre ; ils les aime avec son cœur d’enfant. Marie et Joseph savent d’où vient ce fils, qui Il est, mais ils ont encore beaucoup à apprendre.


Il arrive que les enfants commettent des imprudences (descendre du trottoir sans regarder s’il y a des voitures, se perdre dans un grand magasin…) alors les parents ramènent leur enfant dans leur bras et les serrent très fort pour leur montrer leur amour. Ils ont eu peur mais ils sont restés maître de leur peur. Une saine éducation éduque la liberté, elle apprend à faire un bon usage de sa liberté. Elle donne des responsabilités pour faire le bien, pour aimer en vérité. Elle protège du danger aussi.


« Il y a bon nombre d’années déjà, fort d’une conviction qui grandissait de jour en jour, j’écrivais : Attends tout de Jésus : tu n’as rien ; tu ne vaux rien ; tu ne peux rien. C’est lui qui agira si tu t’abandonnes en lui. Le temps a passé, et ma conviction n’en est devenue que plus vigoureuse, plus profonde aussi. J’ai pu constater comment, dans bien des existences, l’espérance en Dieu avait allumé de merveilleux foyers d’amour, brûlant d’un feu qui tient le cœur en haleine, sans découragements, sans relâchements, même si l’on souffre au long du chemin, et si l’on souffre parfois pour de bon. » St JE


Marie et Joseph n’ont pas compris mais ils s’en sont remis à Jésus ; ils ont fait grandir leur espérance. C’est ce que l’Évangile nous dit en soulignant que Marie conservait et méditait dans son cœur ces événements .
« Le cœur est également capable d’unifier et d’harmoniser l’histoire personnelle, qui semble fragmentée en mille morceaux mais où tout peut avoir un sens. C’est ce que l’Évangile exprime avec Marie qui regardait avec le cœur. Elle savait dialoguer avec les expériences conservées en y réfléchissant dans son cœur, en leur donnant du temps, les méditant et les conservant intérieurement pour se souvenir… ce qu’elle conservait n’était pas seulement “la scène” qu’elle voyait, mais aussi ce qu’elle ne comprenait pas encore, mais qui était présent et vivant dans l’attente de tout rassembler dans son cœur. » Dilexit nos


En cette année jubilaire comment vivre l’espérance en famille ?
L’espérance se conjugue avec la patience, la confiance et la persévérance, nécessaires pour vivre et grandir ensemble. Il faut du temps pour devenir homme. Le jubilé est aussi un temps de réconciliation. Le pardon reconstruit la relation, ouvre la possibilité d’un avenir commun. L’espérance n’enferme pas dans le mal commis. Le pardon permet de ne pas se replier sur la blessure ; il console et panse les plaies.


Les familles sont des lieux où l’on peut semer l’espérance. On sait que la graine jetée en terre ne donne pas du fruit tout de suite mais cela n’empêche pas de la semer… pour plus tard, pour après.


Une famille qui prie est une famille unie. Le Seigneur nous rassemble autour de Lui dans le don qu’il nous fait de Lui, avec son Corps et son Sang. Il permet à tous, parents et enfants, de se donner dans le quotidien de la vie de famille.

Abbé Pierre PEYRET

🍪

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre navigation.